Nouveau regard sur Beauregard

Bienvenue sur cette page dédiée aux explorations menées sur ce fantastique réseau par le GRSC. Vous y retrouverez le compte-rendu plus ou moins étoffés de mes sorties menées de temps à autre avec les explorateurs, et ce sans autre prétention que celle de laisser une trace écrite des travaux réalisés en leur agréable compagnie.
JC London

vendredi 30 novembre 2007

Tirs à tire larigot

Moins d'une semaine à peine depuis notre précédente incursion, nous voici à nouveau Patrice et moi ce jeudi 29 novembre après midi à Nomont aux "Salamandres" ( FD1).

Dans nos deux kits, tout ce qui faut pour continuer à percer (au sens propre comme figuré) les mystères souterrains du vallon; avec en plus une échelle que nous installons dans le dernier ressaut, question de le franchir plus facilement, tant à la descente qu'à la remontée.

Première préoccupation : évacuer un maximum de cailloux de ce que nous nommerons "la chambre de visite" en se les coltinant dans le boyau d'accès. J'exploite la moindre fissure pour me débarrasser de ces encombrants blocs que Patrice m'envoie avant d'en débiter d'autres et se ménager ainsi un angle d'attaque le moins inconfortable possible pour élargir à la suite.

Au rythme de trois douilles par trou, de "boums" plus ou moins sourds suivant l'état de la roche, une dizaine de tirs nous permettront d'avancer d'environ deux mètres. En légère pente et pincée vers le bas, la fissure est vraiment difficile à négocier. Travailler au marteau, burin et pied de biche dans un endroit aussi exigu est éreintant. Pour percuter, Patrice prend des positions débiles (cf la photo ci-contre). Les "flatulences" des cartouches ne sont certes pas pour nous doper. Au prix de contorsions dignes du Kamasutra, on se relayera jusqu'à abdiquer faute de temps, de munitions et d'énergie.

N'empêche que nous avons bien avancé. Il reste un bon mètre à aménager avant d'être fixés sur la suite. Vue sur un virage de type "ou ça passe ou ça casse"...

L'ennui, c'est qu'en ouvrant devant, nous avons aussi rebouché derrière. Il faudra s'occuper de ça avant toute chose la prochaine fois.

La remontée sera de type "tire-bras", les crampes nous guettant à chaque effort. Nous aurions dû boire plus... Il fait déjà nuit et il pleut quand nous refermons la taque d'entrée. Sans nous attarder, il est déjà 18h bien sonnés quand nous quittons Beauregard pour filer à la Maison de la Spéléo à Namur où nous nous occuperons d'autres "beaux Regards"... le n°67 qui vient de sortir pour la première fois tout en couleurs ainsi que le n°68, à paraitre début 2008.

TPST : 5 heures...




dimanche 25 novembre 2007

"Tirs aux Salamandres"


Ne vous mèprenez pas, on a beau être en période de chasse, il ne s'agissait pas d'une battue visant à faire sortir du FD1 les nombreuses salamandres qui y trouvent refuge !
Non, il s'agissait en fait de poursuivre la désobstruction dans la "galerie de la cartouchière" où, en cie de ses "Famelettes" (Fabienne et Laurence pour ne citer que les demoiselles), Patrice continue stoïquement à se frayer un chemin en direction de Monceau.

Ma dernière descente date déjà de quelques mois. Nous nous étions alors arrêtés sur une chicane très étroite que Patrice a réussi à contourner ensuite à force de micro tirs et ainsi se retrouver au sommet d'un R5 dans un élargissement du méandre. Court répit avant un nouveau boyau, étroit comme à chaque fois lorsque la progression est à l'horizontale.

Le dernier compte rendu des travaux (16/11/07) disait : "Percutage du côté est. Du nouveau à cet endroit. Vue sur une galerie plus large en dessous d'un ressaut. Il y a courant d'air et écho. Suite au prochaine épisode. TPST 6h30 (Fabienne Kesch et Patrice)".

Problème récurrent pour PDu : trouver un volontaire disponible et disposé à le suivre au FD1 pour poursuivre ces laborieux travaux.

En congé cette semaine, je ne me fais pas prier. C'est que j'y crois moi à cette galerie. Tôt au tard, elle nous permettra de mettre pied dans Beauregard, bien en aval du Souffleur et de la Douve aux Eaux Sauvages.


Mais pour l'heure, (14 h précisément, ce vendredi 23/11/07), nous en sommes à nous enfiler les nombreux passages étroits et glissants qui s'échelonnent tout au long de la descente.
A -40, on bifurque vers l'Est dans la zone non topographiée où même les salamandres se gardent bien de s'engager !

A partir d'ici, on se passe les kits à chaque obstacle. Premier passage clé : "le passage du bassin". Le second est un ressaut vertical où quelques vérins seraient bien utiles. Le troisième une série de contorsions assez physiques donnant sur une ressaut à désescalader à l'aide d'une corde à noeuds. A sa base, enfin on peut retrouver très provisoirement la station bipède tellement plus facile. C'est ici qu'on déballe la marchandise pour ramper vers le "stand de tir".


Forer, percuter, dégager. La routine quoi. Ouais, si ce n'était qu'au 2ème tir, nous bloquons le percuteur ! Pas moyen de le retirer... Ma petite pince n'est d'aucune utilité et pas de percuteur de rechange. Il n'en faut pas plus pour énerver mon bouillonnant coéquipier! Malgré l'exigüité des lieux, je parviens à le dépasser pour dans un premier temps essayer de forcer le passage tel quel. Mais la pointure 43 de mes bottes a tôt fait de nous remettre les pieds sur terre... C'est infranchissable sans entailler à la paroi droite. De plus, le gros bombement à l'entrée du passage rend les positions de travail intenables pour la suite.

En désespoir de cause, Patrice s'acharne le long du tamponnoir à la foreuse pour le décoincer. Mais il s'épuise. On ressort, j'y retourne. Le tamponnoir recouvert de la grosse bâche, mon dos bombé et ma tête en dehors de la trajectoire, je m'applique à mon tour à enfoncer tant bien que mal la mèche. Jusqu'à finalement causer l'explosion libératrice...
C'est la première fois que je tirais à la foreuse.... Ca marche bien ;-), un bon pan de mur est en morceau.

Là dessus, on se remet à passer les cailloux un à un avant le boyau pour les stocker dans les fissures. Après quoi, Patrice s'en prend au bombement. Deux cartouches suffisent à la fissurer. Nous l'achevons à la masse, burin et pied de biche. Mais ça fait encore beaucoup de volume à évacuer, stocker.


Enfin, alors que la batterie rend l'âme, nous usons nos dernières cartouches pour entamer la paroi au bout duquel l'écho de ce qui pourrait être une petite verticale se fait entendre...

Assez pour aujourd'hui. On remballe. Reste à remonter... Ce qui sera "Une mince affaire" (dicton bien connu remanié car peu approprié dans son sens originel à notre condition de spéléo !)

Comptez une heure avant de retrouver l'air frais de la surface.
Tpst : 5 heures.